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Photo du rédacteurAlex Tratch

Bon, t'as la COVID. Peux-tu t'entraîner quand même?

On bust quelques mythes par la bande en même temps.


Partout, je dis bien partout sur les Internets la recommandation des experts est de s'abstenir de s'entraîner, d'être au repos complet pour 10 jours au minimum, ou de retourner au jeu 7-10 jours après la fin des symptômes. Il y a 2 choses qui m'énervent dans la vie (entre autres):




1- L'Eminence Based Medicine, au lieu de Evidence Based ou ''comment un dude à quelque part a décidé quelque chose se basant sur son feeling (et aussi ses connaissances), sans avoir testé scientifiquement son hypothèse de façon rigoureuse''. Je te l'accorde, parfois, on a juste ça. Mais dans la solidité des recommandations c'est une classe 5. Regardes ici. C'est mieux qu'un gars qui écrit un blog, faque prends mon opinion avec un grain de sel himalayen, même si je suis md.


2- Perdre mes gainz.


Pourquoi faudrait être au repos?

La crainte vient de la mort subite dûe aux myocardites. Ouin, vu de même on comprend pourquoi le monde est frileux à bouger. Est-ce que la crainte est fondée, où c'est du click-bait covidien avec de la science pourrie derrière? Regardons quelques études.


La myocardite

C'est l'inflammation du muscle du coeur, le myocarde. Ça existait avant la COVID, ça va exister après. Il y a des estimations qu'environ 1% à 5% des gens avec n'importe quelle infection virale vont développer une certaine forme de myocardite, avec peu/pas de symptômes jusqu'à de l'insuffisance cardiaque sévère et même parfois qui va entraîner la mort ou nécessiter une greffe cardiaque. Ayoye. Heureusement c'est rare pas à peu près. La crainte c'est que si tu as une myocardite, ça augmente tes risque de mourir subitement à l'effort.


Une étude de 1980 à 2006 documente seulement 41 cas chez les 40 ans et moins de mort subite liée à la myocardite et l'effort.


C'est quoi le lien avec la COVID alors? Bien, la myocardite semble être parfois une conséquence de la maladie, surtout dans les formes plus sévères. La crainte vient aussi qu'au début de la pandémie, une étude pourrie estimait que 60% du monde avec la COVID avaient une atteinte cardiaque, mais au final, c'est pas plus qu'avec les autres virus. C'est sur que t'en entends plus parler quand 480 millions de personnes pognent le virus.


Alors tu comprends vite qu'on va logiquement conclure que si COVID = Myocardite et que Myocardite = Potentielle mort subite à l'effort (rare), alors COVID = Potentielle mort subite à l'effort. Si seulement c'était si simple.


L'évidence

Dans une étude sur 786 athlètes pros avec la COVID qui ont eu des tests cardiaques, 0.6% avait des signes d'inflammation, tous avaient des symptômes plus que légers de la COVID.


3597 athlètes collégiaux COVID+ et qui avaient des symptômes allant de rien à douleur au thorax, seulement 4% se sont plaints de symptômes pulmonaires ou cardiaques à l'effort. De ceux-là, moins de 1% avaient des signes d'inflammation cardiaque.


Ok, la population d'athlètes et pas représentative de la population générale, c'est clair. Une étude au Royaume-Uni sur des professionnels de la santé a montré que ceux qui avaient eu la COVID 6 mois avant n'avait pas plus de problèmes cardiaques que ceux qui l'avaient jamais contractée.


Aussi, aucune évidence supporte que faire du sport alors que tu es atteint.e de la COVID augmente tes risques de myocardites. C'est inféré d'études animales et il y a aucune études solides à cet effet. Pourtant, je l'entends souvent.


En résumé, il y a pas grand chose qui permet de se prononcer sur la conduite vis-à vis l'entraînement et la COVID, encore moins sur la durée du repos, si repos il y a. Ça c'est purement basé sur le temps moyen que ça prend de compléter ta réponse immunitaire, mais on sait pas ce que ça veut dire pour ce qui est des morts subites. Manque de données comme on dit.


Ok, alors je fais quoi, moi?

Le vieil adage utilisé pour les autres virus reste selon moi le meilleur. T'as des petits symptômes hauts du style mal de gorge ou nez qui coule? Vas-y relax, reste dans la faible intensité, mais pas besoin de rester sur ton sofa 24h/24h.

Les symptômes sont plus bas du style toux, inconfort dans le chest, fièvre? À part marcher un peu, t'es mieux de rien faire jusqu'à ça se tasse.


Quand on est malade, ça fait du sens de pas stresser le corps encore plus et de se concentrer sur la récupération: sommeil, hydratation, yoga, activités légères. Tu perdras pas tes gainz en 10 jours.


Parenthèse - En passant t'as sûrement déjà entendu dire que l'exercice vigoureux affaibli le système immunitaire momentanément. Lis ça. Un autre bel exemple de mythe entretenu. En résumé, c'est pas vrai. Of course, si tu cours un marathon par jour pendant 3 semaines, ça se peut que tu t'effondres de pas mal tout en même temps. Le corps humain a quand même sa limite en terme de niveau de stress absorbable.


Ce que moi je fais

Qu'est-ce qu'on fait quand la science est pas solide et que personne le sait vraiment? On analyse l'état des connaissances et on essaie de prendre une décision éclairée, basée dans ce cas-ci sur notre bon jugement, les risques, les bénéfices et notre tolérance au risque. Voici comment j'approche le tout dans mon cas spécifique. Je t'invite à faire le même cheminement.


Risques de s'entraîner - Très minimes, semblent avoir une corrélation avec la sévérité de l'atteinte COVID. Je peux vivre avec ces niveaux hyper bas sans avoir peur de mourir, surtout si peu/pas de symptômes. On sait aussi que le risque de mort subite est plus grand quand l'intensité du sport est plus haute. Aussi, je suis en santé, pas de problème cardiaque et j'ai un bon niveau de fitness.


Bénéfices potentiels - Ma santé mentale, baisse de stress, minimiser mes pertes de performances. On connait les bénéfices de l'entraînement. Peu de littérature sur les bénéfices pendant que t'es malade. Pas clair si ça nuit ou aide. Donc je me dis que je ne prendrais pas cette période pour augmenter mon niveau physique, c'est clair.


Ma tolérance au risque - Moyenne. Ça dépend pourquoi. Dans ce cas-ci je trouves mes odds acceptables et ça ne me stress pas.


Ma décision basée sur cette réflexion serait:


Peu/pas symptômes - Petite semaine de workout, pas de structure, au feeling. Vélo tranquillle, zone 1-2, maximum 1-1.5h, selon niveau d'énergie. Stretching, sauna (je suis chanceux j'en ai un), muscu très soft, j'en profiterais pour me concentrer sur la physio et prévention de blessure. Jogging léger, 30-45 min max ou comment je me sens, zone 1-2. Je couperais mon volume de moitié globalement et écouterais mon corps.


Fièvre, symptômes respiratoires ou thoraciques - Relax. Rien, petite marche sur mon terrain et nettoyage post-hiver, stretching. Focus sur sommeil. Reprise graduelle quand je me sens mieux. Plus intelligent de guérir ça au pc puis ensuite passer à autre chose, non? Tough luck!


Bref, à toi de décider, mais tu as pas mal d'infos maintenant pour voir comment tu approcherais le tout, en fonction de tes caractéristiques individuelles, facteurs de risques et symptômes.


Fait à noter. Il semble avoir peu d'utilité pour les athlètes de se faire donner un ok médical post COVID, si peu/pas de symptômes. L'indication serait plus pertinente seulement avec les formes plus sévères ou des symptômes évoquant une potentielle atteinte cardiaque tels que la douleur, l'essoufflement intense etc...


À plus et bon variant du moment!


Jule

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